Il y a quatre ans, Yannick Bestaven et son bateau Maître CoQ prenaient le départ du Vendée Globe.
Le terme PPU provient de l’acronyme anglais « Portable Pilot Unit », c’est un système d’aide à la navigation et à l’accostage dédié aux pilotes maritimes. Le PPU est conçu pour fournir à ces pilotes une localisation et une vitesse précises en temps réel. Présent sous la forme de boîtiers compacts, ce système est disposé de chaque côté du navire sur la plateforme la plus haute de manière à capter les signaux GNSS et communiquer avec les instruments du navire.
En ce qui concerne les règles de sécurité de la navigation, il n’existe aucune obligation officielle pour les pilotes d’utiliser un PPU. La seule allusion de l’OMI (Organisation maritime internationale) à son utilisation peut être interprétée dans la Convention sur le règlement international pour prévenir les abordages en mer, 1972 (COLREGs), à la règle 5 (Look-out) :
« Tout navire doit, à tout moment, assurer une veille appropriée par la vue et l’ouïe ainsi que par tous les moyens disponibles appropriés aux circonstances et conditions du moment, de manière à pouvoir apprécier pleinement la situation ou le risque d’abordage. »
Et dans la règle 7 (risque de collision) :
Nous assistons à une augmentation considérable de la taille des navires modernes et de leur trafic dans des ports et des voies maritimes très fréquentés. Les pilotes ont tendance à minimiser certains facteurs de risque grâce à des outils plus modernes fournissant des informations pertinentes sur la situation afin d’évaluer pleinement le risque de collision. Une bonne veille est définitivement mieux assurée par des outils d’aide à la navigation modernes supplémentaires tels qu’un PPU.
Dans cet article, nous allons aborder les 7 situations les plus importantes dans lesquelles un PPU est utile.
Un PPU est un excellent système d’aide au pilotage dans des conditions de visibilité limitée. De plus, dans des circonstances où de grandes structures bloquent la vue (par exemple, une haute pile de conteneurs), le travail du pilote peut devenir très stressant. Le problème devient plus sensible la nuit ou lorsque des conditions météorologiques extrêmes, telles qu’un brouillard épais ou une forte pluie, réduisent la visibilité. Dans des conditions extrêmes, un capteur PPU peut également être considéré comme un excellent outil de navigation.
La bathymétrie et la cartographie évoluent. La taille et le poids des navires modernes augmentant de plus en plus, le besoin de cartes précises et actualisées devient un facteur clé. Il peut y avoir des situations où, notamment, on ne peut pas faire entièrement confiance à l’ECDIS ou aux cartes imprimées. Les pilotes peuvent apporter des cartes précises qui leur sont fournies par les autorités locales spécialisées, mais ils doivent y reporter leur navire en temps réel.
La méthode la plus courante consiste à brancher leur tablette sur la prise AIS, ce qui en fait la forme la plus basique d’unité de pilotage portable, de cette façon ils peuvent au moins être détachés par l’ECDIS. Dans les situations où une précision extrême est nécessaire, d’autres types de capteurs de navigation peuvent également être apportés à bord, mais, dans tous les cas, l’objectif principal d’utiliser leur propre carte est atteint, ce qui est très important.
Pour la plupart des raisons évoquées dans cet article, les pilotes sont en demande d’outils d’aide à l’accostage qui fournissent une localisation et une vitesse précises du navire en temps réel. Des informations précises sur le cap peuvent être déterminées de plusieurs façons. Le ROT est tout aussi important.
La principale caractéristique d’un PPU est de fournir des informations de navigation précises afin d’aider les pilotes au mieux dans leur quotidien, plus sereinement et sécurisé. Il existe plusieurs façons de fournir la précision requise.
Lorsque le poids d’un navire est si important qu’il avance à vitesse réduite, les forces qui doivent être appliquées sont massives. Cela a un impact à la fois sur la consommation de carburant mais aussi sur l’attention portée à l’application de la poussée de manière optimale.
Généralement, ce type d’opérations prend beaucoup de temps et est effectué très lentement pour minimiser les risques mais aussi pour contrôler l’énorme quantité de puissance appliquée. Si un navire très lourd accélère plus que prévu, la position prévue doit être calculée suffisamment à l’avance pour contrôler son mouvement. Détecter avec précision ces types d’accélération nécessite des capteurs qui évaluent la situation très souvent, et entre tous, avec une extrême précision (1 cm/sec), ce qui est le cas du PPU.
Lorsqu’il s’agit de longs et grands navires, une autre difficulté se présente, celle de contrôler la dérive tant à l’arrière qu’à l’avant et d’évaluer le ROT avec une extrême précision. Imaginez un navire de 350 mètres de long dont le ROT ne serait pas contrôlé avec précision. C’est impensable. L’espace d’eau nécessaire à la manœuvre doit être énorme, et malheureusement, dans certains cas, un pilote doit assister le commandant dans des espaces d’eau étroits.
Même dans les cas où les navires ne dépassent pas 300 mètres de long, il n’est pas rare d’avoir des navires dont la largeur est supérieure à 30 mètres. La taille des navires a bondi au cours de la dernière décennie. En revanche, les ports, les canaux, les rivières et les écluses n’ont pas été en mesure de se développer de manière adéquate.
Malgré un dragage intensif, la construction de nouveaux ports plus grands, il n’est pas rare aujourd’hui qu’un énorme navire doive entrer dans un espace d’eau avec une marge de quelques mètres. Et comme si ce n’était pas un problème assez important, le trafic a également augmenté, de sorte que l’espace disponible doit être partagé. Le besoin de contrôle n’a jamais été aussi crucial. C’est aussi la raison pour laquelle l’utilisation des PPU a décollé ces dernières années.
Jusqu’à présent dans cet article, nous n’avons pas abordé un autre problème énorme, probablement le plus important de tous : UKC. Les limites de profondeur sont avant tout un handicap commercial pour les compagnies maritimes. Sur la section de l’Elbe située avant Hambourg, les navires dont la largeur combinée est supérieure à 90 mètres ne peuvent pas se rencontrer dans le chenal de navigation. L’accès à certains ports est limité à de petites fenêtres de temps et est dicté par la marée. Dans certains cas, les commandants doivent prendre le risque de naviguer dans des circonstances où l’UCK est à la limite.
Pour y parvenir, ils doivent avoir un excellent contrôle de la position du navire, la bathymétrie doit être précise, les informations météo-océaniques doivent être en temps réel, les zones à accès restreint doivent être clairement marquées. Un PPU s’insère dans cet environnement scientifique comme un outil technologique qui agit comme un capteur de précision de la position à la fois sur le plan horizontal mais aussi sur l’axe vertical. Certains sont équipés de capteurs inertiels qui mesurent le pilonnement du navire et le tangage, ce qui, dans certains cas, permet de détecter l’effet SQUAT.
Certains logiciels permettent de sauvegarder et de rejouer les manœuvres. C’est un excellent moyen de former les pilotes moins expérimentés. En même temps, les pilotes plus expérimentés peuvent apprendre de nouvelles façons de faire, une fois qu’elles ont été enregistrées par d’autres.
Dans le cas malheureux où une situation compliquée commence à se développer, les pilotes peuvent demander de l’aide à d’autres pairs qui ont plus d’expérience du problème. Certains logiciels de navigation, qui fonctionnent en combinaison avec les capteurs PPU, ont une solution pour diffuser en temps réel sur internet, ce qui est vu sur l’écran des pilotes à bord. Tous les pilotes, même ceux qui ne sont pas en service, peuvent être alertés. Ils peuvent se connecter au serveur à l’aide de leur smartphone et voir ce qui se passe. Ils peuvent ainsi évaluer rapidement et précisément la situation et apporter leur soutien à distance.
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